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En fait, la F1 a juste tout compris...

Monoplace 07-12-2021


 

Impossible de passer à côté ou de feindre de l’ignorer. Avec tous deux 369,5 points accumulés cette saison, Lewis Hamilton et Max Verstappen vont se livrer un ultime duel ce prochain week-end à Abu Dhabi. Oh, bien sûr, la F1 n’est pas la tasse de thé des fidèles de Speed Action, et vous êtes toujours très nombreux à répandre un peu de gerbe sur les réseaux sociaux dès qu’une victoire du héros de Britannie ou de Batavie est annoncée. Soit.

 

L’un des dadas de ce site, c’est de dépasser le cadre purement sportif pour observer notre sport favori à travers le prisme de la société dans laquelle on tente de survivre. Et qu’observe-t-on en cette fin de saison 2021 ? Que la Formule 1 est plus populaire que jamais. Foutaise ? Les chiffres d’audience sont là pour le démontrer. Et on a tous, dans son entourage proche, des personnes qui se passionnent pour le duel Hamilton/Verstappen, qui sont fans de Norris, Alonso, Ricciardo ou Leclerc alors qu’elles ne regardaient même pas les Grands Prix il n’y a pas si longtemps…

 

C’est qu’au cours des dernières années, sans avoir eu l’air d’y toucher, la F1 a su y faire en multipliant les initiatives en direction du… grand public. Et c’est sans doute cela qui dérange les ‘vrais fans’ de sport auto. Ils ne se sentent pas vraiment concernés, dès l’instant où la discipline a réussi à se faire une place dans les conversations au coin de la rue, au comptoir (enfin, s’il en reste…), à la maison, au lit, etc.

 

By Netflix

 

L’une des plus grandes réussites de la Formule 1, c’est assurément la série qui lui est consacrée par Netflix. Certes, c’est scénarisé, et certains, dont le Hollandais Volant, fils de son père, n’en veulent plus. Pas sûr d’ailleurs que Red Bull soit du même avis. Car appelons un chat un chat, hommes, femmes, jeunes, moins jeunes, regardent cette série de la même manière qu’Arsène Lupin ou La Casa de Papel. Et ça, ça s’appelle une très grande réussite.

 

On en veut pour preuve l’image de Romain Grosjean. Conspué en permanence par les ‘haters’, comme il les appelle. Jusqu’à ce miracle de Bahreïn l’an dernier, encore boosté par ‘Pilotes de leur destin’, du nom de ladite série ! Aujourd’hui, le Français est devenu une star, ses comptes sur les réseaux sociaux ont explosé… même s’il a quitté la F1 pour l’IndyCar.

 

Oui, mais la F1 d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec la F1 des années ’80 ou ’90, rétorquerez-vous ? A dire vrai, nous ne comprenons pas ce raisonnement. La probabilité existe que le duel Hamilton/Verstappen se clôture dans quelques jours par un contact un peu trop sévère, comme dimanche dernier à Djeddah, voire sur un vrai crash éliminatoire. Façon Prost/Senna par le passé. A l’époque, c’était génial. Maintenant, ce serait devenu nul. Pourquoi ?

 

De même, le duel entre Mercedes et Red Bull, avec Toto Wolff - voyez son lancer du casque-micro dimanche dernier, qui a fait le tour de la planète ! - et Christian Horner parmi les acteurs majeurs, même s’ils ne prennent pas le moindre risque au volant (!), est réellement emballant. Combien de saisons n’a-t-on pas vécues sous la domination stérile d’un seul team, à la manière de McLaren, Williams, Ferrari ou Mercedes par le passé. En 2021, outre les deux équipes de pointe, on a vu Alpine créer la surprise en Hongrie et McLaren faire de même à Monza. Plutôt pas mal, non ?

 

Et puis, ces courses, elles sont redevenues sympas à suivre, avec des dépassements, des contacts, de vraies bagarres. Artificielles, par la grâce du DRS ? Sans doute. Mais en fait, la F1 vit simplement avec son temps. Et c’est en cela qu’elle a tout juste…

 

Buzz

 

La compétition reine du sport auto a su, à la manière de la série signée Netflix, se scénariser. En cette époque où les réseaux sociaux sont – hélas – omnipuissants, incontournables, la F1 a appris à faire le buzz en permanence. Il y a les ‘good buzz’ et les ‘bad buzz’. Mais le principal, c’est que ça buzze ! Tout le temps. Depuis l’arrivée, le jeudi, de Lewis Hamilton dans une tenue juste destinée à faire causer (et qu’est-ce que ça marche !), jusqu’à la pénalité de 5 secondes qui tombe après l’arrivée et le podium. Quelque part, à Francorchamps, la F1 a aussi fait le buzz. Elle a déçu beaucoup de gens, c’est sûr, mais cette course qui n’a pas eu lieu, elle a fait le tour du monde !

 

Ah oui, il y a toutes ces décisions que semblent constamment prendre à l’emporte-pièce Michael Masi et ses hommes de main… Une fois encore, si on envisage les Grands Prix comme autant de feuilletons d’une série, on obtient d’innombrables rebondissements qui font hurler certains, applaudir d’autres. Les grands manitous de la F1 ont compris depuis longtemps que Lewis Hamilton avait énormément de supporters… et autant de personnes qui ne peuvent pas l’encadrer. Idem pour Max Verstappen et Red Bull. Ces mêmes pontes de la discipline savent que Lando Norris leur permet de toucher de nouvelles couches de la population, dont les très précieux ados et jeunes adultes, addicts aux réseaux sociaux. Que Fernando Alonso fait se déplacer des foules sans doute moins jeunes, mais tout aussi importantes. Que Charles Leclerc et Carlos Sainz, les tombeurs, font hurler les dames et demoiselles comme les Beatles ont pu le faire à l’époque. Que George Russell est le jeune impertinent qui veut détrôner Hamilton. Que Mick Schumacher, le fils de Michael, impose le respect. Que Nikita Mazepin est un Steve Warson à la russe.

 

Vous les voyez, les ingrédients archi-connus d’une bonne série télévisée ? Michael Masi est à son tour devenu une star. Même les pilotes des Medical Cars ont leur nom au générique.

 

Alors, bien sûr, on peut toujours faire comme si rien n’avait lieu, se détourner de la F1 pour se passionner pour l’endurance, le rallye ou la NASCAR. Et vous êtes nombreux à le faire. Il n’empêche, cette F1, elle nous accompagne dans la vie de tous les jours. Elle provoque mille et un commentaires… et c’est exactement ça qu’elle cherche ! C’est pour ça que les constructeurs lui consacrent des sommes astronomiques, que les chaînes de télévision se ruinent en droits de diffusion, que Gaëtan Vigneron finira par s’étrangler en plein direct, que les fans déboursent des montants de moins en moins sérieux, de plus en plus scandaleux, pour aller se les geler sous la pluie dans Kemmel, en attendant que le show commence…

 

Welcome to the Show !

 

A la manière de la NASCAR aux USA, la Formule 1 est donc devenue un immense show. Conçu, imaginé, agrémenté pour le spectateur. Qui est global.

 

Alors franchement, les commentaires à la gerbe des uns et des autres, elle s’en fout, la F1. Car pour une dégueulade sur les réseaux sociaux, elle enregistre mille partages enthousiastes des fans des uns et des autres sur Facebook, Twitter, Insta et autres brols du genre, devenus les vilains petits canards d’aujourd’hui.  

 

D’ailleurs, un petit pari pour conclure cette tirade. Dimanche, vous n’allez vraiment pas regarder le Grand Prix d’Abu Dhabi ? Vous n’en aurez vraiment rien à faire de l’issue du championnat ? Pas sûr… Oh, évidemment, quel que soit le nom du champion, les commentaires seront nombreux et sans doute colorés, poétiques, et très certainement bien orthographiés.

 

Mais ces commentaires seront la simple preuve que la F1 d’aujourd’hui ne laisse personne indifférent. Comme la série que vous êtes en train de mater le soir, un verre à la main, pénard, devant votre écran plat de 3 x 2 mètres. Lorsqu’arrive le dernier épisode, on ne tolère plus le moindre bruit dans la maison. Et quand le générique de fin défile, on se dit : vivement la saison suivante ! CQFD. (Vincent Franssen)     



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