Classique de la saison belge de course de côte, théâtre d’éditions grandioses quand on l’appelait encore 'la course de côte de la Reine', l’épreuve de Houyet a repris, ce week-end, ses marques après deux éditions annulées. Avec une petite nouveauté passée inaperçue aux yeux de beaucoup, le raccourcissement du tracé de… 10 mètres : "Le revêtement étant fendillé à l’endroit du départ, nous avons avancé celui-ci de quelques mètres pour éviter de le désagréger au démarrage des voitures. Le tracé fait donc 2340 m au lieu de 2350 m, indiquait Hugues Henrot, le président de l’écurie Bayard organisatrice. Lequel dressait, en fin de meeting, un bilan positif : Nous sommes contents. La journée s’est globalement bien passée. Avec 45 concurrents en ASAF et 26 au RACB, nous ne pouvons pas nous plaindre vu que nous sommes aussi en fin de saison tandis que le public était présent et le soleil aussi !"
RACB : Starck sur sa lancée de Turckheim
Félicité de toutes parts pour son succès 'historique' à Turckheim (51 ans qu’un pilote étranger ne s’était plus imposé dans la classique alsacienne) voici 8 jours, Corentin Starck faisait évidemment figure de grandissime favori. Dès les essais, la cause était entendue au général comme en catégorie 2 (véhicules de 'compétition') puisque le pilote du superbe Nova NP01 abaissait le record de l’épreuve (même en tenant compte des 10 mètres de différence) détenu jusque là par Jelle de Coninck (1'04"19 en 2014) qu’il améliorait encore toute la journée pour le fixer dorénavant à un remarquable 1'01"92 !
Un succès (le 5ème en Belgique) qui lui ouvre une voie royale pour décrocher le titre 2022 même si tout se jouera le week-end prochain à Sainte-Cécile. En effet, mathématiquement, rien n’est fait et tant le Français Daniel Allais (absent ce dimanche suite à une sortie de route à Turckheim) que Bruno Cazzoli (auteur d’une sortie de route mais qui a pu sauver sa 2ème place tout en perdant quelques points au championnat) peuvent encore y croire… sur papier !
Le suspense s’est en fait concentré sur la 3ème marche du podium et l’importante victoire au sein des monoplaces de 1601 à 2000cc de la classe E2-SS17 (F3, Formule Renault, Formule Libre…) voire D14 (F3 homologuées) où Daniel Allais excelle en temps normal. Ses compatriotes Roland Tromp et Renaud Fontenelle ont tout essayé, à l’image d’Alain Damien et Fred Errard (sorties de route éliminatoires), mais outre de partager les accessits avec le local William Mergny (un ex-copilote de rallye qui fait un très bon usage de sa Formule Renault 2.0 millésime 2000), ils ont dû baisser pavillon face à l’ex-champion de Belgique, Jacques Marchal, engagé en national pour tester son autre monoplace, une Dallara F308 plus performante que la Van Diemen FX alignée en ASAF.
On ajoutera les autres victoires de classe décrochées par Arnaud Leclerc (1er CN/E2SC19), le Houyétois Dimitri Perpète (1er CM13) pour ses débuts au volant d’un très beau Norma M20B mû par un Suzuki GSXR 1000cc et Bart De Saedeleer (1er EX11) dont les performances du charmant proto à base de Fiat 500 (la vraie, celle des années '60) ont même séduit Yanick Bodson, présent en spectateur !
Du côte de la catégorie 1 (véhicules de production), nouveau cavalier seul du - déjà - champion 2022, Loïc Cordier (1er PF2), au volant de sa Porsche 991 GT3 Cup suivie de la voiture-sœur (une 991 GT3 RS de route) du Luxembourgeois Georges Goedert (1er PF3) qui, sur ce tracé très rapide dans sa partie basse, a pu prendre la mesure (52/100èmes de seconde) de la Peugeot 205 GTI d’un Eric Schwilden qui n’a jamais rien lâché ! Derrière Johnny Swinkels, 4ème sur sa Porsche 996, le Français Ludwig Duquenois (Renault Clio 2RS) remporte la classe PF5 et le match des berlines spectaculaires face à la Simcabusa PF3 d’Eddy Harlaux !
Enfin, du côte de la catégorie 3 (véhicules historiques), nouveau succès de Homère De Peuter (Fisher Fury) face à la Citroën AX du sympathique Jordy Christien et la Lotus 51A de Ian Gibson.
ASAF : Figue et Dubois pour l’honneur !
Les titres étant joués, les champions 2022 (Jacques Marchal en D4, Christophe Le Nouvel en D123) n’étaient pas au départ, ce qui avait pour avantage d’ouvrir les débats !
Dans la Division 4 des véhicules de compétition (ou de 'Sport'), Christophe Figue se retrouvait seul face à une véritable escouade de… 13 kart-cross ! Mais le digne fils de son père Christian assumait et montait en puissance pour signer sa deuxième victoire au scratch : "La première, c’était à Bomerée en 2004 avec la Ralt F3. Dans le jardin familial, ça comptait double ! Mais celle-ci aussi, car c’est la première avec la Radical SR4 et Houyet est l’un de mes tracés préférés !"
Derrière, c’est un excellent Joseph Ferro qui a dominé la meute des kart-cross, étant le seul à descendre sous la minute 17 (1"14 pour Figue) pour s’imposer au cumul des deux meilleurs temps avec près de 2 secondes et demie d’avance sur un fameux quatuor composé, dans l’ordre, de Denis Delrue, Florian Collard, Anthony Milone et Benoît Matagne, ce dernier talonné littéralement par Mathias Launois qui s’est permis de devancer Andy Denis (qui s’est vu remettre le Trophée Gosset, en tant que plus jeune pilote au départ), Julien Saussus et Quentin Bertholet notamment !
Du côté des Divisions 123, outre Le Nouvel, Francis Gilles (assuré d’un nouveau titre de vice-champion) n’était pas présent non plus. Une occasion en or pour les meilleurs outsiders de se mettre en évidence. Pourtant en proie à des soucis de boîte (pas de 4ème rapport) sur sa Lotus Elise turbo, Olivier Dubois a pu signer un deuxième succès cette année après Mont Saint-Aubert. Premier leader et finalement 2èmme, Patrick Clajot aurait-il pu s’imposer ? Un tête-à-queue en deuxième montée l’a contraint à 'assurer' le coup au dernier passage afin de résister à un très entreprenant Dan Dierckx, dont la Seat Leon Supercopa n’a concédé que 75/100èmes de seconde à la Porsche 997 Cup ! Entre ces deux-là, et même s’ils s’en défendent, la 3ème place du championnat se jouera à Sainte-Cécile, un petit point séparant les deux protagonistes à l’avantage de Dan…
Mais la surprise est sans doute venue de la 4ème place finale, décrochée assez nettement par Franck Defesche (1er 3/12) aux dépens de Benjamin sur la VW Scirocco de ce dernier !
Le top 10 est complété par Michel Dubois (lui aussi sans 4ème rapport, bien sûr !) qui devance les VW Golf de Nicolas Hennequart et Jean-François Lepot et la Peugeot 306 de Henri Maréchal, entre lesquelles s’est immiscée la Fiat Cinquecento XXL de la famille Anastasi, Antonio (8ème) s’imposant aussi en 3/11 malgré une sortie de route en fin de journée.
Dans leur sillage, pointent d’autres vainqueurs de classe très méritants : Brandon Cornelis (11ème et 1er 2/6 juste devant son adversaire direct Jérôme Bodart), Arnaud Goire (13ème, intouchable en 2/5), Joackim Warnant (14ème et lauréat en 2/7) sans oublier Michaël Masson (15ème) qui a fait bon usage de sa BMW 320i E36 pour s’imposer dans la Division 1 des voitures de série et en classe 1/4.
Derniers lauréats : Johan Darand (19ème et 1er 1/2 avec son Escort XR3i grimée RS1600i), Karl Vanbever (21ème, vainqueur isolé en 3/10) et Benoît Marion (27ème, 1er 3/9) dont la légendaire 2CV a trop rapidement été débarrassée de l’Autobianchi A112 de Serge Baltus (soucis électriques). (Vincent Franssen & Com)