Une poignée de semaines après le drame du Rallye du Condroz-Huy 2011, on pourrait croire l'affaire close, relayée dans les médias généralistes par d'autres tragédies, notamment en région liégeoise. Il n'en est rien. Le 11 janvier prochain, une commission spéciale se réunira à Huy, à laquelle prendront notamment part les bourgmestres des communes concernées, les responsables des polices locale et fédérale, ainsi bien sûr que les représentants du Motor Club de Huy.
Et force est de constater que les sujets de discussions ne manqueront pas. C'est ainsi qu'un membre du conseil communal de Huy pose d'ores et déjà des questions qui dérangent, car elles mettent le doigt sur les problèmes engendrés par les rallyes modernes : est-il normal de continuer à organiser des épreuves de vitesse dans une région naguère rurale, certes, mais où les zones d'habitation s'étendent de plus en plus ? Est-il judicieux de faire l'apogée de la vitesse et de la puissance à une époque où l'environnement et la sécurité sont au coeur des débats ? Est-il concevable que l'organisation du Condroz-Huy ne prévoit aucune zone de parking pour les spectateurs ? Quelles sont les retombées économiques réelles du rallye ? Et à quels prix ? Comment résoudre la problématique de l'alcool sur les spéciales ? Comment entrevoir une augmentation du nombre de représentants des forces de l'Ordre entourant l'évènement ? Comment garantir une meilleure formation des commissaires de route et des stewards ?
Outre cette commission spéciale, une commission communale se réunira dans la foulée. Et selon les conclusions dégagées, la 39ème édition du Rallye du Condroz-Huy pourra ou non être envisagée. Affaire à suivre donc, mais qu'on ne s'y trompe pas, les sujets abordés sont très sérieux, et les décisions prises risquent fort de faire des petits en inspirant d'autres communes et régions... (Vincent Franssen)