Ce samedi 18 février, Bruno Thiry prendra le départ de son… 250ème rallye. "Une statistique que je dois à mon frère Guy, explique notre ancien représentant dans le championnat du monde sur route. Personnellement, je ne suis pas du style à faire ce genre de compte, mais c’est un cap sympa, en effet. Il ne restait plus qu’à monter une opération pouvant l’être tout autant…"
Et ces Legend Boucles de Spa, c’est bien sûr avec Nicolas Gilsoul que Bruno avait prévu de les disputer. Nicolas, copilote de grand talent, mais aussi parfait gestionnaire de l’opération, notamment dans la recherche des partenaires. "Lorsque son programme mondial avec Thierry Neuville a été officialisé, Nico a préféré faire marche arrière, ce que je comprends parfaitement, poursuit Bruno Thiry. Mais ce n’est définitivement pas facile de remplacer quelqu’un quand cette personne s’occupe de tout. Moi, dans cette histoire, je suis comme un coq en pâte. J’arrive et je conduis. La mort dans l’âme, je m’imaginais déjà faire l’impasse sur ces Boucles 2012. Et puis, avec Olivier Rocour, un ami de longue date, on a remis un coup de manivelle, et le projet est reparti. Xavier Portier, l’habituel copilote de Caren Burton, qui m’avait déjà accompagné lors du dernier Condroz dans l’habitacle de la DS3 R3, était partant lui aussi, et le budget a pu être bouclé, grâce notamment aux Opticiens Krys, au Garage Delhez, à Goodyear et à tous nos autres partenaires. Cette participation est sans doute la meilleure manière de remercier Nicolas pour l’énergie qu’il dépense chaque année dans la mise sur pied de ce projet Legend Boucles de Spa…"
Et pour sa 250ème, Bruno s’offrira une… Première ! "Je n’ai en effet jamais roulé en course au volant d’une Ford Escort. Et je me réjouis. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, je n’ai pas choisi cette version MK1 suite à la victoire de Stefaan Stouf l’an dernier. C’est plutôt une histoire de fidélité et d’opportunisme. Vous savez, louer une Escort Gr.4 devient franchement cher. Or, Laurent Ferrari, le boss de Solo Concept, préparateur basé au Plan du Var, avec lequel nous avons déjà collaboré lors de nos participations avec l’Opel Kadett GT/E et la Citroën Visa 1000 Pistes, était en mesure de mettre à ma disposition cette Ford Escort RS2000 de la première génération. Il s’agit d’une voiture à voies larges, propulsée par un 2 litres Pinto. Elle est donnée pour 160 à 170 chevaux, mais je n’ai pas encore eu l’occasion de la tester. Par contre, Solo Concept nous a encore une fois fait un prix d’ami. Et par les temps qui courent, ce genre d’initiative mérite d’être signalé."
N’étant pas du genre à vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, Thiry joue la carte de la prudence au moment d’aborder ses chances de vaincre pour la deuxième fois à Spa, deux ans après l’Audi Quattro. "Il va être difficile de rivaliser avec des gars comme Stouf, notamment. Mais le règlement est bien fait, et le coefficient d’ancienneté appliqué lors de cette épreuve permet à de nombreux équipages d’y croire. On serait bien repartis avec la Quattro, mais les 4x4 et mécaniques turbo sont trop défavorisées désormais. Et puis, il y a cette obligation pour tous de chausser des pneus neige, quelles que soient les conditions. Je dois reconnaître que je suis l’un des instigateurs de cette idée, depuis trois ou quatre ans déjà. L’objectif était bien sûr de prévenir l’escalade financière en matière de pneumatiques. Entre les ‘Racing’, les ‘Terre’ et les ‘clous’ en cas de neige, cela devenait très, trop onéreux. Pierre Delettre a eu le courage d’abonder dans ce sens, et cela va favoriser le spectacle, c’est sûr…"
Résultat : comme tous les ans à pareille époque, Bruno Thiry piaffe d’impatience en décomptant les jours le rapprochant d’un anniversaire qu’il entend célébrer dignement… (Vincent Franssen)