Comme on pouvait s'y attendre, l'édition 2011 du Rallye de la Famenne a été très mouvementée ! Et avec l'arrivée de la pluie, certaines spéciales se sont transformées en véritable patinoire pour les 166 pilotes au départ qui espéraient éviter toute figure de style.
Grand connaisseur de l'épreuve, Jean-Pierre Van de Wauwer (Skoda Octavia WRC) prenait directement le commandement devant David Bonjean (Peugeot 307 WRC). Au fil de la journée et des spéciales qui s'asséchaient, "Vande" parviendra à garder l'avantage sur la 307 plus évoluée. Malheureusement, à deux spéciales de l'arrivée et 12 secondes d'avance, la boîte de la Skoda rendait l'âme offrant la victoire à Bonjean qui n'aura jamais été très distancé. "S'il y a bien une course qui me tenait à cœur, c'est celle-ci ! Depuis mes 5 ans, je venais voir ce rallye et je n'aurais jamais arrêté sans le gagner. Je reconnais néanmoins que Jean-Pierre est un vrai pro car il était très vite avec une auto moins récente. Cette victoire est en quelque sorte un rendu pour les nombreux déboires que j'ai déjà connus. Cette année, je terminerai le championnat national au volant de cette 307 que j'apprécie beaucoup."
Si on attendait les WRC pour la victoire, les dernières places du podium de la Division 4 (pneus de compétition) étaient très disputées puisque Olivier Collard (Subaru Impreza) excellait dans les conditions délicates pour prendre le meilleur sur Lionel Hansen. Copiloté pour l'occasion par Stéphane Prévot dans la superbe Impreza 555 Gr.A ex-usine, Hansen sortait malheureusement et définitivement de la route.
Sans leur abandon mécanique, Eric Cunin et Claude Streicher (tout deux en Mitsubishi Lancer Evo9) auraient pu viser le podium qui revenait finalement à la première traction, pilotée par Ghislain De Mévius (Peugeot 207). De Mévius effectuait une superbe course en préparation du prochain Rallye du Mont Blanc, dans les "Volants 207" français. Sans une boite cassée, Francis Lejeune (Porsche 911) aurait certainement pu prendre sa place et celle de première propulsion. Un honneur, dans ces conditions difficiles, qui revenait finalement à Roland Delhez (Opel Ascona). Ce dernier remportait sa classe (et finissait 13ème) après la sortie de Mike Souvigné (Renault Mégane), premier leader, devant Bruno Malherbe (Peugeot 206), deuxième leader, que Delhez remontait dans la journée.
Retour dans le top 5 avec le Luxembourgeois Steve Zimmer (Lancer Evo10) qui finissait au pied du podium et devant Nicolas Damsin (Citroën C2-R2 Max), qui aura également livré une fameuse course. Quelques mots encore sur le retrait volontaire des deux Subaru WRC de Tuur Vanden Abeele et Wim Soenens alors que les deux candidats à la victoire en D4 se neutralisaient. Vincent Vertommen (Lancer Evo9) sortait de la route tandis que Olivier Holtzheimer (BMW M3) cassait également sa boîte.
Wilkin out, Blaise devant
Décidément, les problèmes de transmission étaient nombreux puisque c'est également pour cette raison que Laurent Wilkin (Peugeot 306), grand favori avec Bruno Blaise (Renault Clio), devait oublier ses espoirs de l’emporter. Alors qu'il avait une solide avance d'une trentaine de secondes sur Blaise, il devait malheureusement rendre son carnet, offrant à son adversaire sa première victoire à Marche. Le scénario était le même qu'en 2010, mais cette fois à l'avantage de Blaise qui abandonnait il y a un an.
Derrière eux, deux Mitsubishi Lancer Evo7 se livraient un très beau duel tout au long de la journée. Si Laurent Mottet prenait d'abord l'avantage, Olivier Martin alignait d'excellents chronos pour finalement empocher la victoire de classe et la deuxième place au général.
Avec sa Clio proche de l'origine, Patrick Grignet ne pouvait espérer mieux que la quatrième place et se serait battu avec Stephan Hermann (Fiat Punto) si celui-ci n'avait pas été retardé par une crevaison. Quant à Philippe Castremanne (Suzuki Swift) qui clôturait le top 5, il donnait une nouvelle fois le maximum, même si sa monture n'était pas dans sa plus grande forme. A l'inverse, l'Opel Corsa d'Eddy Marique n'en finit plus de multiplier les exploits en Classe 9 depuis qu'elle possède son nouveau moteur. Stéphane Boelens et son fils suivaient avec leur Clio.
Dans les Classes, la 6 était la plus disputée (entre les Clio) puisque 30 secondes séparaient Ali Chouaïbi (finalement vainqueur avec Thibault Radoux qui prenait également le volant), Jonathan Georges et Geoffrey Godinas. Quant à Serge Minet (Seat Ibiza), il n'était jamais loin du groupe mais de nombreux problèmes le retardaient. En 2-5, victoire incontestable de Thierry Lefin tandis que Jean-Claude Daniels gagnait finalement au coude à coude face à l'autre Clio de Michel Hannay. Néanmoins, on retiendra l'excellent début de course de Robby Denis qui les devançait, également en Clio. Pol Jacob (Peugeot 106) prenait l'avantage en Classe 2 où Julien Thirifays (Honda Civic) pouvait regretter une erreur qui l'éloignait de la victoire. Enfin, les plus petites classes revenaient à Samuel Picard (Peugeot 205) en 2-4 après l'abandon mécanique de Laurent Georges (Citroën AX) ,tandis que Lucas Walbrecq (Suzuki Swift) voyait une nouvelle fois l'arrivée et la victoire en 1-1.
Au fil des courses en historique, André Lausberg (Opel Kadett GT/E) multiplie son expérience et devient une belle référence quant il est au départ. Ici, il remporte la victoire avec plus d'une minute d'avance (et en dépit d'un moteur tournant sur trois cylindres) sur Bernard Horicks (Ford Escort) qui signe une deuxième place importante quant au titre CF. Enfin, Michaël Philippe (BMW 2002) gardait l'avantage pour 10 secondes face à l'autre Escort de Jean-Marie Balbeur. Dans le classement des voitures S/R (Silhouette ou Replica) qui font également l'objet d'un championnat séparé des Prov'Historic, Valentin Noël s'imposait en solitaire avec sa Kadett. (Com & Vincent Franssen)