Il est bien sûr facile, et souvent tentant, de tirer sur le pianiste, et d'aucuns ne s'en sont pas privés par le passé. Il n'empêche, au terme de cette édition 2017 des Total 24 Hours of Spa, le doute n'est plus permis, la Balance de Performance mise en place par SRO s'est tout simplement révélée exceptionnelle une semaine durant. Le chiffre de cette épreuve pas comme les autres, c'est celui de... 36 voitures dans la même seconde au terme des qualifications ! Des bolides se battant au millième de seconde, alors qu'à la base, il s'agit de modèles parfois radicalement différents les uns des autres.
S'il n'est peut-être pas le personnage le plus charismatique du paddock, Claude Surmont, Technical Director de SRO, est à la base de cette BoP. Et s'il estime volontiers que la perfection n'existe pas, force est de reconnaître qu'à Spa, il s'en est approché. Qu'il en soit vivement félicité.
Ce double tour d'horloge des Ardennes, plus grande course au monde réservée aux GT, a également démontré que l'avenir du sport auto réside sans doute dans ce qu'on appelle le 'Customer Racing'. Des marques construisent de manière officielle des bolides qui sont exclusivement destinés à des teams privés, les fameux 'clients' ou 'customers', et pour soutenir ceux-ci, des pilotes officiels sont envoyés en renfort et au feu. Cela aboutit au spectacle auquel on a pu assister ce week-end. Magique...
A l'heure où les constructeurs renoncent les uns après les autres à leurs programmes officiels en circuit (cf. Mercedes et Porsche ces derniers jours), pour investir une Formula E qui représente un idéal technologique et marketing et qui est taillée pour eux, ce sont les compétitions réservées aux teams privés qui sont promises au plus bel avenir. Initié par SRO, le concept GT3 en est le plus parfait exemple. Et dans une moindre mesure le TCR du côté des courses pour voitures de Tourisme, qui ont moins le vent en poupe.
Au moment de dresser le bilan des 24 Heures de Spa, on peut parier sur un avenir plutôt doré pour notre double tour d'horloge. La formule actuelle est technologiquement très bonne, glamour, voire sexy, grandement appréciée du public, et elle offre des courses surréalistes. What else ? (Vincent Franssen / Photo Jacques Letihon)