C’est au Grand-Duché de Luxembourg que s’est ouvert ce week-end le championnat de Belgique des courses de côte. A l’occasion du retour de la célèbre 'European Hill Race' à Eschdorf, dont la dernière édition s’était disputée en 2019. Plus de 150 pilotes ont disputé l’épreuve qui comptait aussi pour les championnats du Luxembourg et d’Allemagne. Apparue en 1988, la course de côte d’Eschdorf a rapidement 'fait son trou' et a longtemps (jusque 2018) été un rendez-vous 'incontournable' du championnat belge, qui, soit comptait cette destination à son calendrier, soit autorisait ses pilotes à marquer des points à l’étranger. Et comme Eschdorf n’est pas bien loin de la frontière…
La classique luxembourgeoise a toutefois subi, comme d’autres, la crise du Covid. Annulée en 2020, elle a dû patienter... cinq ans avant de renaître, en grandes pompes, ce week-end, avec 190 inscrits de 8 nations différentes, plus de 150 au départ et un monde fou sur place ! Si la météo y a mis son petit grain de sel le samedi (2 essais au lieu de 3 et beaucoup de retard), tout s’est bien passé dimanche.
Une bonne vingtaine de pilotes belges avait fait le déplacement, 'noyés' parmi les Allemands, Français, Luxembourgeois ou Suisses, certains d’entre eux s’exprimant aussi en championnat d’Europe. Mais nos représentants - dont plusieurs avaient disputé l’épreuve française d’Abreschviller le week-end précédent - n’ont pas faibli !
Ainsi, dès le samedi, le Carolo Bruno Cazzoli s’est-il montré le seul capable de coller aux basques de la référence Jazelsnik, qui n’a jamais laissé planer le doute sur ses intentions. Et si, dimanche, le jeune Suisse Faustini lui a finalement ravi le premier accessit, Bruno pouvait être doublement fier. D’abord, d’être parvenu à rester devant rien moins que Sébastien Petit, multiple champion de France et recordman absolu ici-même, ensuite de son podium absolu, composé uniquement de Nova Proto NP01 turbo, la machine ultime de la côte à l’heure actuelle : "J’ai dû me cracher dans les mains mais voilà ! Je me fais enfin à ma voiture. Je ne doutais pas de son potentiel, c’est le pilote qui devait s’habituer ! Ca commence à venir !"
Terminant à la 24ème place, Pascual Perez a signé, lui aussi, un résultat enviable en terminant 3ème de la classe E2SC-22 avec son Norma Honda 2 litres entre les réputés Luxembourgeois Marchione (1er) et Maas (4ème), alors que Jacques Marchal a manqué le top 20 final pour 2/10èmes de seconde : "Non, pas déçu vu les conditions : je reprenais le volant de la Dallara pour la première fois depuis de longs mois ; j’ai dû me contenter de pneus de l’an passé et devant moi dans la classe, à l’image de la famille Cholley, ce sont tous de vrais spécialistes de la F3. Pas moi !"
Pointons aussi les 39ème et 40ème places au scratch de Didier Boemer et Christophe Figue. Le premier, venu seul, a pu compter sur la communauté belge pour l’assistance mais a dû, lui aussi, composer avec de vieux pneus sur sa Lola B06-30, tandis que le second était pleinement satisfait : "C’était une grande première pour moi ici, un rêve d’enfant. Pendant 15 ans, je suis venu voir mon père Christian rouler, il avait d’ailleurs terminé 2ème au général en 1989. Moi je fais 40ème avec mon petit proto Radical mais, après Abreschviller où j’ai été refroidi à cause de la pluie, je me suis bien repris au point de devancer les Porsche de Cordier et Fernandes, mais aussi l’autre Radical d’Arnaud Leclerc qui était devant moi avant les deux dernières montées. Content, vraiment !" Du côté des véhicules de compétition (monoplaces et protos), on pointe encore la 98ème place d’Ivan Vanherpe et la 132ème de Stéphane Pétré en plein apprentissage de sa nouvelle Tatuus Renault FR2.0.
Dans la catégorie des voitures de production, on pouvait s’attendre à une nouvelle belle prestation du multiple champion de Belgique, Loïc Cordier, beau 4ème général à Abreschviller. Hélas : "Je n’étais pas dedans, pas du tout en confiance. Et puis les Luxembourgeois connaissent par coeur ici. Mais l’auto était parfaite, c’est moi qui n’allais pas aujourd’hui", commentait très honnêtement l’autre Carolo en fin de journée, finalement classé au 44ème rang (5ème en Pf2a), une vingtaine de places devant Quentin Guilbert (Nissan Skyline R32 GTR, 61ème ) et Stéphane Emond (BMW M3 E36, 62ème ) mais surtout Eric Schwilden, joli 66e avec sa « petite » Peugeot 205GTI : "Je suis ravi de mon week-end ! Car je reviens de loin et j’ai repris confiance. C’est la voiture accidentée l’an passé dont la caisse a été entièrement reconstruite au marbre chez ASD-Debackere, puis remontée aux petits oignons grâce à Michel Targez. Sans lui… Et je n’ai été prêt qu’en toute dernière minute, jeudi minuit ! J’ai attaché la remorque vendredi matin pour venir ici… Alors, finir si près de la Skyline et de la M3 et 4ème à 3/10èmes de seconde de mon pote suisse Nicolet dans la classe Pf4a, je ne peux qu’être satisfait !"
Découvrant curieusement Eschdorf, le Belgo-Luxembourgeois (ou l’inverse?) Eric Bettel s’est classé 82ème et Sébastien Starck 90ème malgré un tête-à-queue le dimanche matin, alors qu’il poursuit lui aussi l’apprentissage de sa nouvelle Honda Civic Type R EP3. Situation identique pour Eric Lejeune, 94ème, dont la Peugeot 306, détruite l’an passé, a fait place à une Seat Cupra TCR du plus bel effet. Suivent encore Eddy Harlaux, 97ème sur sa célèbre Simcabusa Rallye et Martin Bach, 101ème sur sa Seat Ibiza Kit-Car ainsi que Jean-François Lepot, 121ème sur sa Peugeot 205.
On terminera avec les plus jeunes que sont Kevin Lenoir, 131ème, et Antoine Woygnet, 135ème, qui s’alignaient en Pf5c, la plus petite mais la plus populeuse (16 pilotes) des classes. Face essentiellement aux Allemands, ils n’ont pas démérité, terminant en milieu de peloton alors que tous deux découvraient l’épreuve. La 106 Kit-Car, 8ème, n’a concédé que 5/10èmes de seconde pour intégrer le top 5, la 206, 9ème, un peu plus.
Difficile de dire, d’entrée de jeu, qui a fait une bonne opération dans le cadre du championnat de Belgique d’autant plus que, celui-ci étant Open, il est ouvert aux pilotes étrangers. Mais tous les pilotes classés à Eschdorf et qui avaient validé leur participation au championnat belge dans leur bulletin d’engagement, ont marqué des points. C’est notamment le cas des habitués que sont nos amis français Gourdet (12ème) et Allais (25ème) mais aussi de leur compatriote, le revenant Anthony Loeuilleux (11ème), ce qui est une bonne nouvelle !
Enfin, il faut signaler l’annulation officielle depuis ce lundi matin de l’épreuve du Ry des Glands, deuxième manche du championnat belge qui devait avoir lieu ce prochain samedi 11 mai. Faute de suffisamment de participants inscrits, le CMP Chiny a dû se résoudre à prendre cette décision qui ne fait l’affaire de personne. Tout le monde doit réagir !
La prochaine manche du championnat de Belgique devrait donc avoir lieu à Chimay le 19 mai prochain ! (Vincent Franssen & Com / SAV Photos)